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À l'écran / Culture

Rencontre avec l’acteur Patrick John Flueger

Patrick John Flueger

Samedi 23 septembre 2017

Rencontre avec l’acteur Patrick John Flueger

Je me souviens de ma première interview il y a huit ans, un groupe de musique au Sportpaleis d’Anvers lors d’un gros concert multi-artistes. Je couvrais l’événement pour un magazine belge et j’avais passé la journée dans les backstages énormes, à croiser des artistes de tous les côtés. On m’avait même fait visiter toute l’enceinte avec une explication de l’histoire du lieu. Du haut de mes 17 ans, je n’en menais pas large : j’étais stressée et pour ne rien arranger, tout s’était déroulé en anglais (langue que je ne maîtrisais pas encore tout à fait). Fort heureusement, le groupe avait été adorable et mon interview (tout comme la journée entière) s’était très bien passée. Depuis cette journée, j’ai des dizaines et des dizaines d’autres souvenirs d’interviews et je suis contente d’en avoir bien plus de positifs que de négatifs. Mais malgré tous ces bons et intéressants moments passés aux côtés de personnalités venant de nombreux univers différents, il y en a parfois qui sortent vraiment du lot. Des interviews qui m’ont marqué tout particulièrement, j’en avais deux : l’actrice Sabine Crossen et le chanteur Tom McRae, parce que j’ai échangé avec eux une discussion vraiment inspirante et parce que le moment ne s’est pas limité à l’interview, ils m’ont porté un intérêt en tant que personne, plus que journaliste, alors qu’ils avaient des journées chargées et rencontraient plusieurs médias.

En mai dernier, j’ai ajouté une troisième personne à cette liste : Patrick John Flueger, surnommé Paddy pour les intimes et à peu près tout le reste du monde. Pour celles et ceux qui ne savent pas qui il est, c’est l’acteur qui prête ses traits au personnage d’Adam Ruzek, l’un des policiers de la série Chicago PD depuis 2013 (qui fait partie de l’empire signé Dick Wolf, l’homme derrière les Law & Order, la trilogie Chicago (Fire, PD et Med) et bien d’autres). Vous le reconnaîtrez peut-être du film « Princesse malgré elle », qui l’a lancé, ou bien de la série « Les 4400 » dans laquelle il avait un rôle principal.

J’ai passé quelques minutes à ses côtés à Paris, en pleine trêve de tournage de sa série. Comment a-t-il transformé mon « duo d’interview en or » en trio ? Difficile à expliquer. Tout d’abord, il est profondément gentil. Du genre à te demander comment tu vas, si ta journée se passe bien ; mais aussi à prendre beaucoup de temps pour ses fans et à considérer les gens qui travaillent autour de lui (comme la sécurité, les traducteurs, etc.), ce qui paraît simple comme ça et pourtant ce n’est pas le cas de toutes les stars, bien au contraire. En général, en interview, on a quelques minutes, c’est chronométré, on se dit bonjour, au revoir et au milieu de ça on pose quelques questions. Je parle là d’interviews avec des personnalités très connues bien sûr. Je n’apprécie pas spécialement ces moments pour leur chaleur mais plutôt parce que j’adore en apprendre plus sur les gens, parler de leur passé, leurs valeurs, leurs projets, etc.

Patrick a tenu à me rencontrer malgré un planning très chargé en prenant sur sa pause déjeuner, alors qu’il n’était pas du tout en promotion d’un quelconque projet qui requiert dans le contrat d’accorder des interviews aux journalistes. J’avais donc déjà un bon pressentiment. Et pour couronner le tout, il est très humble et extrêmement reconnaissant envers les gens, il m’est d’ailleurs impossible de vous décrire le regard qu’il a lancé à sa manager quand il l’a citée pendant l’interview. Il est heureux d’être là où il est et il sait qu’il ne le doit pas qu’à lui. A la fin de l’interview, il m’a étreinte en me remerciant de m’être intéressée à lui et d’avoir pris le temps de le rencontrer. Inutile de vous dire que le plaisir était partagé !

Je ne vous en dit pas plus, je vous laisse faire sa connaissance par vous-même …

Pourquoi vous-êtes vous lancé dans une carrière d’acteur ? Comment cette passion est-elle entrée dans votre vie ?

Quand j’étais enfant, j’avais beaucoup d’énergie et ma mère a tout essayé pour m’occuper. Et il y avait ce super programme de théâtre qui venait de Missoula, Montana. Nommé « Missoula children’s theater club ». Ils venaient dans les villes, les enfants passaient les auditions et certains d’entre eux obtenaient des rôles. C’est comme ça que j’ai été infecté, quand j’étais juste un jeune enfant dans ma ville natale qui soutenait beaucoup les artistes. Du coup j’ai grandi en faisant du théâtre communautaire. A 16 ans, ma cousine Valery qui travaillait dans le cinéma m’a présenté à un directeur de casting dans le Minnesota. Il était très sympa et c’est par lui que j’ai obtenu le rôle dans « Princesse malgré elle ». Puis j’ai rencontré Nancy, ma manager. Et j’ai juste été très chanceux. Garry Marshall le réalisateur m’a donné ma chance. C’est juste beaucoup de chance et de gens ayant été gentils. Et peut-être un peu de talent quelque part, en cours de route.

Si je ne me trompe, vous jouiez de la musique quand vous étiez plus jeune, dans un groupe nommé « Sleeper 7 », en tant que chanteur principal. Est-ce que vous continuez la musique sur votre temps libre ? Et est-ce que vous auriez envie de l’intégrer dans votre vie professionnelle ?

Oui bien sûr. Je joue toujours de la guitare et autres, tout le temps. Et j’enregistre mes propres compos. D’ailleurs, je vis avec l’un de mes amis avec qui j’ai grandi, qui faisait partie du groupe. Donc nous sommes toujours très bons amis, et on fait toujours de la musique ensemble, quand je suis à la maison. Parce que je suis beaucoup à Chicago, lui en Californie. J’ai une maison là-bas et trois de mes amis y vivent. Et il est l’un d’eux, Josh Hewitt. Donc oui nous faisons toujours de la musique. Et sur le tournage de Chicago PD, on chante constamment, on imagine des jingles, etc. Avec Nick Gehlfuss, qui joue dans Chicago Med, on vient justement de jouer une chanson ensemble pour une œuvre caritative, il y six ou sept mois, que Laroyce Hawkins de Chicago PD présentait. Il a aussi chanté d’ailleurs, comme Miranda Ray Mayo de Chicago Fire, elle fait de la musique aussi. Donc on s’amuse beaucoup ensemble, on jam. Jon Seda joue aussi. Je ne sais pas si je le ferai un jour professionnellement mais c’est sûr que j’adore en faire dans ma vie perso.

Je sais que l’acteur Joe Minoso fait de la zumba et ils l’ont intégré un peu dans Chicago Fire donc voudriez-vous intégrer de la musique à Chicago PD ?

Oui, j’imagine. Je l’ai fait par le passé avec d’autres personnages. Mais je ne sais pas si je vois Ruzek être un musicien, je ne sais pas si ça pourrait se faire dans ma tête. Lui jouant de la guitare et écrivant des chansons, ça ne lui ressemble pas trop, ça n’a pas beaucoup de sens pour moi. Mais j’adorerais apporter cela à son personnage si ça venait à avoir du sens.

Nous sommes dans une génération et une époque où les gens ont parfois peur de suivre leurs rêves, prendre des risques et surtout croire en eux. Quand avez-vous pensé que vous pouviez le faire ? Et comment en êtes vous arrivé à vous dire « Je vais le faire, je vais essayer professionnellement » ?

Je ne sais pas. Je n’ai jamais vraiment réfléchi à ce qui allait se passer, j’ai juste tenté l’aventure. J’étais juste content d’être là où j’étais, quand j’y étais. Tout ce qui m’est arrivé et continue de m’arriver, c’est toujours une surprise pour moi. Les choses n’ont jamais pas fonctionné comme je le voulais car je n’ai jamais vraiment fait de plans à l’avance. J’ai juste essayé et j’ai eu la chance d’avoir un peu d’aide en chemin. J’aimerais avoir une meilleure réponse mais j’ai juste apprécié. Je fais juste les choses qui me plaisent et j’ai eu la chance que ça fonctionne comme ça s’est passé. Mais je pense que tant que vous êtes heureux, et que vous poursuivez les choses qui vont rendent heureux, je pense que les opportunités vont venir.

Cela fait quatre saisons que vous jouez Adam Ruzek dans Chicago PD, la série est renouvelée pour une cinquième. J’ai l’impression qu’avec le personnage d’Erin Lindsay, on sait beaucoup de choses à propos de son passé, sa famille, etc. Mais à propos d’Adam, on sait juste qu’il a un père quelque part et beaucoup d’ex-fiancées. C’est à peu près tout, voudriez-vous en savoir plus à son propos et jouer plus de choses par rapport à son passé ?

Oui. Je sais que son père et sa mère ont divorcé quand il était jeune. Il a décrit sa mère comme étant un peu folle dans le passé. J’adorerais explorer davantage cette relation. Il n’y a rien que je voudrais plus qu’en savoir plus sur sa vie personnelle. C’est ce que je trouve intéressant dans ce travail. C’est dans les mains des scénaristes, si l’on fait cela ou non. Je croise les doigts. Si vous connaissez quelqu’un qui pourrait dire à quelqu’un d’autre et que ça influencerait les scénaristes à ce propos, je serai totalement satisfait. J’adorerais vraiment explorer ça un peu plus. Particulièrement la relation avec mon père et ma mère. Je ne sais même pas si il a des frères et sœurs. Je l’imagine fils unique mais je ne sais pas. Parfois ils ont soudainement un frère ou une sœur, et tu te dis « Oh je n’y avais jamais pensé », mais les scénaristes en crée un pour toi.

Pour créer le personnage et le jouer, vous avez dû imaginer des choses comme le fait qu’Adam est enfant unique. Est-ce que vous imaginez parfois un passé pour jouer son présent, vous ne savez pas ce qu’il a vécu donc pour construire le personnage vous imaginez quelque chose ?

Oui, bien sûr. Je sais où il a grandi en ville et je sais que ça peut être un côté assez dur de la ville. Ou pas nécessairement une partie dure de la ville mais plutôt qui endurcit les gens. Il y a un gars qui s’appelle Bryan Louch, c’est notre consultant. C’est un vrai policier de Chicago et il s’assure sur le tournage qu’on s’y prend correctement quand on tient nos armes, quand on passe les portes, etc. C’est lui qui nous dit un peu ce qu’on devrait ressentir dans un moment comme celui-ci, il rend tout réaliste. Et les gens me prennent souvent pour lui, on se ressemble, on pourrait être frères. Je me base sur lui, et je n’avais pas prévu de faire cela mais quand je l’ai rencontré j’ai commencé à créer Adam en fonction de lui, de qui il est. Il a un grand cœur, il est très drôle et c’est un gars génial mais il est aussi très sérieux par rapport à son boulot, il est passionné. Et il a eu des difficultés mais ça n’a pas endommagé son grand cœur, que ce soit sa gentillesse ou juste le fait qu’il a une grande personnalité. C’est le cœur de la série. A vrai dire, la plupart du temps, si j’ai une question je vais le trouver et je lui demande son avis. Et j’utilise son opinion pour l’intégrer dans ce que je fais.

Et en dehors de Chicago PD, je sais que vous avez tourné un film intitulé « The Super », avez-vous d’autres projets ?

Je vais, je l’espère, travailler avec un ami à moi, un réalisateur avec qui j’ai déjà fait un film nommé « Lawless Range », il y a quelques années. Il s’appelle Sean McGinly, ce serait juste un petit rôle car on a pas beaucoup de temps. Mais maintenant, pendant la pause du tournage, je vais aller me promener dans Paris, l’Espagne, le reste de la France avec Jesse Lee Soffer (de Chicago PD). Voyager un peu. Donc pour le moment, mise à part « The Super », rien ne va sortir mais ça va peut-être arriver dans le futur.

🙂 Chicago PD reprend ce mercredi 27 septembre aux Etats-Unis pour sa cinquième saison. Le film « The Super » est en post-production, il n’y a pas de date de sortie annoncée pour le moment mais on y découvrira Patrick dans le rôle de Phil Logan, le personnage principal de ce thriller où un gardien d’immeuble est mêlé aux disparitions mystérieuses des locataires.

Et moi je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour une interview de Joe Minoso, l’acteur qui joue Joe Cruz dans Chicago Fire. N’oubliez pas de suivre le blog sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram) pour ne pas louper les futurs articles et interviews 🙂

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