Les dix plus beaux jours de ma vie …

Dimanche 22 mars 2015

Les dix plus beaux jours de ma vie …

« Que feriez-vous, si vous n’aviez plus qu’un jour à passer sur Terre et que vous le saviez ? Est-ce que ça changerait fondamentalement votre façon d’agir ?

Imaginons que vous vous leviez un matin et qu’en consultant votre courrier électronique vous découvriez un message de votreangegardien@paradis.com.

Chère Alex,

Nous vous informons par la présente que c’est votre dernier jour sur Terre. Profitez-en bien !

Votre ange gardien.

Alors, vous feriez quoi ? » *

Ce n’est très certainement pas une question que l’on se pose tous les jours (ou en tous les cas je l’espère pour vous car ce serait un peu bizarre et déprimant). Alexandra, le personnage principal du livre « Les dix plus beaux jours de ma vie », n’a pas eu le temps de se la poser et maintenant : il est trop tard …

Une couverture bleue, des petits nuages. J’ai trouvé l’ouvrage de bon matin (oui ok, il était 10 heures, je l’admets) sur mon bureau en arrivant au travail. Mon rédacteur en chef adjoint me lance un « J’ai pensé que tu l’aimerais bien celui-là », on rigole. Il fait allusion au petit chien sur la couverture, un adorable beagle avec des ailes d’anges et une auréole dessinée au-dessus de la tête. Ultra kitsh et il ne supporte pas les vidéos de chats, les photos de chiots et tout le tralala. Je ne pense pas me tromper en disant que pour lui, les animaux sont de la nourriture et c’est tout. Et même si je ne suis pas friande de toutes les vidéos mignonnes qui trainent sur la Toile (le problème est qu’on fait une overdose maintenant, laissez-nous tranquille les gars, il y a des limites), j’aime les animaux. Un peu, beaucoup, à la folie, passionnément, pouf, ma marguerite n’a plus de pétale (oui, elle n’en avait que quatre, elle a dû souffrir et avoir une enfance difficile …) Je ne mange pas les mammifères d’ailleurs, c’est pour dire.

Je ne suis pas emballée, au début. Mais vraiment pas. Cette couverture me donne l’impression que je vais devoir lire un pur récit de chick-lit (la littérature pour nanas, en français dans le texte) et même si certains ouvrages de cette littérature ne sont pas mal, je pars avec un gros a priori. Je le laisse à sa place toute la journée, avec une belle vue sur l’open space tout de même, avant de l’embarquer dans mon sac en fin de journée. En rentrant, je prends enfin le temps de le retourner pour lire le résumé et Boum, revoilà le chien, le même qu’à l’avant, qui insiste.

« Malencontreusement renversée par une Mini Cooper alors qu’elle promenait sa chienne, Alexandra Dorenfield, 29 ans, se réveille au paradis. Et découvre, ébahie, qu’on y exauce tous ses vœux : elle a le droit d’emménager dans la maison de ses rêves, dispose d’un dressing de folie, et peut se gaver honteusement de gâteaux et de chocolat sans prendre l’ombre d’un microgramme … Pas de doute, elle se trouve à l’étage VIP du paradis. Et comme la perfection est bien de ce monde céleste, son nouveau voisin, Adam, est à tomber.

Mais voilà, pour rester au paradis version septième ciel, il y a une condition. Prouver qu’on le mérite. Faire le récit des dix plus beaux jours de sa vie sur Terre. Si Alexandra échoue à cet examen, elle dégringolera de plusieurs étages… Adieu dressing, amour et chocolat ! Autant dire l’enfer. »

Je suis mitigée, mais conquise. Bizarre comme sentiment, mais j’ai dorénavant envie de le commencer, ce bouquin. L’idée a l’air sympa et il s’avère que … c’est tout à fait juste. Pendant plusieurs jours, « Les dix plus beaux jours de ma vie » m’a accompagné durant une partie de mes trajets de métro (je dois tout de même rester connectée à l’actualité générale, je ne peux pas tout abandonner pour une fille morte et son beagle !) Et peu importe là où ce livre vous accompagnera, je vous conseille de lui laisser sa chance. Ces 280 pages ont défilé à grande vitesse car il est très plaisant à lire, divertissant. Une belle surprise même s’il reste effectivement léger, un peu rose bonbon (avec le mec canon et parfait, coup de foudre au premier regard, chance inouïe, je ne vous dirais rien sur un possible « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », même sous la torture!)

Ce qui m’a le plus plu, c’est l’idée de base. Cette rédaction des dix plus beaux jours de sa vie, le message que ça représente. Une réflexion sur l’existence qu’on a mené jusqu’ici, sur l’importance des gens qui nous entourent et l’importance de profiter aussi. Le bonheur des petites choses de la vie, du plaisir d’être en vie, l’envie d’accomplir quelque chose de simple, dont on sera fières durant toute notre vie, même après la mort. Ce qu’il y a de bien, c’est qu’on ne prône pas l’impossible, on souligne même l’imperfection. Alex, c’est presque une anti-héros. Car c’est de nos erreurs qu’on construit nos plus belles victoires. Ce serait pas mal que ce paradis « septième ciel » nous attende vraiment en haut, où on pourrait avoir tout ce dont on a toujours rêvé. Mais en attendant, cet ouvrage m’a fait réfléchir et aujourd’hui je me demande : Quels ont été les dix plus beaux jours de ma vie jusqu’ici ? J’ai commencé à y réfléchir, une rédaction personnelle que j’entreprendrais peut-être un de ces quatre mais ce qui est sûr, c’est que j’y inclurais le jour où j’ai eu ma chienne alors Alexandra, si tu me lis de là-haut (oui je sais, que c’est de la fiction), c’est vraiment dommage que tu sois passée en dessous de cette Mini Cooper car je suis sûre qu’on se serait bien entendues toutes les deux.

Et vous, quels ont été les dix plus beaux jours de votre vie ?

« Les dix plus beaux jours de ma vie » d’Adena Halpern, aux éditions Mosaic, 18,90 euros. Disponible dans toutes les bonnes librairies (et les mauvaises aussi, j’imagine) ou en ligne en cliquant ici.

* Extrait tiré du livre.

PS : Non je ne me suis pas foulée

pour le titre de l’article, mais je trouvais

que ça rendait bien comme ça, non ?