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« La saga Harry Potter continue de vivre, l’expérience n’est pas finie. »

Mardi 14 avril 2015

« La saga Harry Potter continue de vivre, l’expérience n’est pas finie. »

Chose promise, chose due. Après un petit passage à l’étranger (rien d’affriolant, juste le plat pays d’à côté, où je suis née), me revoilà avec un article pour tout vous dire sur la conférence de presse qui s’est déroulée à la cité du cinéma le 2 avril dernier à l’occasion de l’ouverture de l’exposition Harry Potter à Paris. Je vous l’avais annoncé dans l’article sur l’expo (à retrouver ici), voici donc le compte rendu de la demie heure passée aux côtés de James et Oliver Phelps (qui incarnent Fred et Georges Weasley), Miraphora Mina et Eduardo Lima connus sous le nom de MinaLima (les créateurs de l’identité visuelle et graphique des films), Robin Stapley (président adjoint design et création, GES) ainsi que Jesse Phillips (directeur marketing de l’exposition)

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© Toutes les photos m’appartiennent, merci de ne pas les diffuser sans mon accord.

Pour les voir en taille réelle il suffit de cliquer dessus 😉

Pour vous resituer le contexte, j’avais donc quitté le monde d’Harry Potter reconstitué pour l’occasion et plus particulièrement la forêt interdite pour rejoindre le hall d’entrée du bâtiment. Entourée de quelques journalistes, nous avons pu débuter la séance de questions réponses qui s’est déroulée dans une ambiance bon enfant.

Après avoir remercié les partenaires (les fidèles comme les Français qui ont rejoint l’aventure pour cette étape parisienne), Jesse Phillips s’est remémoré les débuts de l’aventure avec la première sortie de l’exposition à Chicago en 2009 après un gros travail de préparation pour une aventure qui ne s’annonçait pas si longue que ce qu’elle est devenue. Ce projet, une vraie expérience, a rassemblé un grand nombre des professionnels qui ont collaboré aux films et a été, selon lui (mais je le crois sur parole), un grand plaisir. Il a voulu nous présenter les autres mais il a très vite bloqué car après Robin Stapley (très investi dans ce projet) … « James Phelps qui joue … eu … Georges ? » Première salve de rire, James le reprend avec le sourire « Fred ». « Fred donc, je ne sais jamais ! » a donc repris Jesse Phillips, très amusé. Une belle entrée en matière avant de terminer la présentation du panel, assis devant nous.

Quelle partie de l’exposition préférez-vous ? 

Oliver Phelps : « Le Poudlard express est génial et la partie sur le Quidditch est vraiment bien aussi. On a eu la chance d’y jouer un peu pour les films et c’est très fun. Les gens peuvent essayer d’y jouer aussi ici donc c’est même plus qu’une exposition. J’aime aussi beaucoup les bonbons des frères Weasley, inventés pour que les enfants puissent ne pas aller à l’école. Vous avez peut-être pensé que ce n’était que des boîtes mais à l’intérieur il y avait vraiment des bonbons créés pour les films, c’est super ! Le petit magasin des frères Weasley est vraiment top. On peut peut-être tomber vraiment malade en les mangeant d’ailleurs, je ne garantis rien. »

James Phelps : « La carte du Maraudeur est vraiment impressionnante et l’exposer permet aux gens de la découvrir, elle et tous ses détails. En regardant le film, on peut peut-être penser qu’il n’y a que le recto qui est fait mais en la voyant en vrai, on découvre qu’elle est complète, que toutes les faces sont remplies, qu’on peut l’ouvrir entièrement, dans tous le sens. C’est une belle démonstration de tous les détails et tout le travail qui a été fait dans les décors. Le magasin de Fred et Georges n’est pas mal non plus. Et dès l’entrée, le tableau de la Grosse Dame des Gryffondor reconstitué est super à voir, puis le dortoir des Gryffondor où tout est exposé, même les lits. Et pour nous, revoir tous ces décors nous rappelle qu’on a grandi au milieu de tout ça. Vous pouvez le voir avec les costumes d’ailleurs, la taille de ceux-ci du premier film au huitième. »

Robin Stapley : « C’est difficile de choisir mon endroit préféré dans l’exposition mais je dirais la cabane d’Hagrid. C’est très massif et les créatures sont assez phénoménales. Après treize fois j’ai toujours les frissons en y entrant, comme dans toute l’exposition d’ailleurs. »

Jesse Phillips : « Pour moi ce sont les costumes dont un en particulier, celui de Ron pour le bal. D’ailleurs la styliste Jany Temime, qui se cache derrière sa création, le décrit comme terriblement laid. C’est un costume tellement hideux que c’est incroyable. Ça montre vraiment toute la créativité, le travail artistique, les détails, les coutures. »

Miraphora Mina : « C’est une question très difficile car nous sommes tellement concernés dans la plupart des objets de l’exposition … C’est étrange de choisir donc j’essaye de m’éloigner de tout ça et de regarder les décors avec un œil extérieur et voir avec quel brio notre travail a été mis en scène par ceux qui ont créé l’exposition. Nous ne l’avions pas encore vue, c’est un sacré retour dans le passé pour nous qui nous permet de retrouver toutes ces petites choses que nous avons faites durant le tournage des films. Nous sommes honorés, c’est bien mis en valeur. Je choisis toute l’exposition comme préférence si vous me le permettez ! »

Eduardo Lima : « Je suis d’accord avec Mina. C’est vraiment chouette de retourner dans le passé. En traversant l’exposition on a revu tout ce qu’on a construit donc ça nous rappelle tous les moments où nous les avons fabriqué et imaginé. On se remémore même les scènes pour lesquelles on a fait tout ça. »

Il y a beaucoup de costumes et d’objets divers dans l’exposition mais aucun visage. Pourquoi ne pas montrer des figurines, des reconstitutions de visages ou autre ?

Jesse Phillips : « C’est une décision qu’on a pris il y a plusieurs années quand on mettait en place l’exposition. On voulait montrer les costumes, les décors et les artistes qui étaient derrière tout ça. On a mis tout ce que vous voyez à l’écran, nous ne voulions pas créer des choses, exposer des visages en cire ou autre car je pense que ça enlèverait vraiment l’authenticité de l’expérience qu’est cette exposition. On y a pensé, mais je suis convaincu que c’est parfait tel que c’est. On célèbre vraiment le travail des artistes qui ont fait les films. »

Pour les designers, quel a été l’objet ou le décor le plus difficile à réaliser ? Leur pire souvenir ?

Miraphora Mina : « En fait, tout ce qui était Moldu, tout ce qui n’avait rien avoir avec la sorcellerie. Nous étions tellement investis dans les décors de sorcellerie que lorsque l’on a dû créer, à quelques occasions, des objets de la vie quotidienne comme dans un café ou à la gare, c’était un plus gros challenge. C’était même un peu décevant de passer de l’excitation des objets magiques et sorciers à des créations plus banales. Nous étions tellement baignés dans le monde sorcier … »

Eduardo Lima : « Je pense que ça a été le même problème pour tout le monde, pas que nous. »

Miraphora Mina : « On a dû faire une grande publicité pour du parfum pour le décor de la gare dans le sixième volet et on pourrait penser que c’est un travail très banal car ça devait ressembler à une vraie publicité pour du parfum, comme on en voit beaucoup. Mais toutes les personnes concernées par cet objet du décor avait une idée différente pour le rendu final. Pour le monde des sorciers on avait carte blanche, on pouvait laisser aller notre créativité. Mais ce n’était pas le cas pour le monde des Moldus puisque ça devait être plus réfléchi, ressembler à la réalité. »

L’exposition s’installe à Paris, qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Jesse Phillips : « C’est le treizième arrêt de l’exposition, le troisième en Europe. Nous sommes très heureux d’être ici à Paris. En plus, il y a des nouveautés comme les deux pions de l’échiquier géant. C’est leur première fois dans l’exposition. Et de pouvoir présenter l’exposition à la cite du cinéma c’est vraiment génial car c’est un vrai studio de cinéma, c’est une super opportunité de présenter des décors de films dans un endroit où des films ont été tournés. »

Robin Stapley : « C’est vraiment super d’être à Paris, je pense que jusqu’à maintenant c’est le meilleur endroit où s’est arrêté l’exposition, même après treize lieux. Je suis très content de cet arrêt en France. »

Dans quelle mesure J.K. Rowling s’est investie dans l’exposition ? Et quelle a été sa réaction parce que pour elle aussi ce doit être assez étrange de voir son livre en 3D ?

Jesse Phillips : « Pour l’exposition on a travaillé en collaboration avec les producteurs des films et tous les professionnels concernés, surtout les artistes. Mais on attend toujours que madame Rowling vienne visiter l’exposition, elle est évidement plus que la bienvenue, on serait honorés qu’elle vienne voir qu’elle nous a tous inspiré, dans le monde entier. Miraphora et Eduardo peuvent peut-être nous dire son engagement pour la création des objets pour les films ? »

Miraphora Mina : « On n’a pas eu beaucoup d’interactions avec J.K. Rowling pour la production parce que lorsque les producteurs ont pris possession de l’histoire, ils avaient l’autorisation de faire ce qu’ils voulaient, à leur façon. On a juste eu quelques moments où nous avons eu besoin de son avis parce qu’il y avait quelques informations manquantes pour nous, nous avions besoin de tout savoir, même ce qui n’était pas écrit. Par exemple, pour la tapisserie de Sirius Black, nous avions besoin de toute la généalogie de la famille et nous n’avions pas tout dans les livres. On lui a demandé et elle nous a donné un fantastique arbre généalogique, qui montrait exactement qui était relié à qui. Elle a été super quand nous avons eu besoin d’elle mais à part ça elle n’a pas été beaucoup présente avec nous.

Dans l’exposition il y a des créatures en cire comme les elfes, les dragons, … Comment est-ce que les acteurs ont fait sur le tournage pour jouer avec ces modèles statiques et qu’après ça se transforme en image numérique tel que nous pouvons les voir via l’écran ?

James Phelps : « Parfois on a tourné avec ces personnages en cire comme pour Dobby. Mais souvent, on avait juste une perche avec un capteur au bout et ce n’était pas évident car on avait juste des indications écrites à suivre et on nous disait : « Vas-y, suis le fantôme ! » (rire) Ou pour la coupe du monde de Quidditch, on était face à un écran vert et ils nous on dit « Faites comme si vous étiez à un match de football. » C’est pour ça que quand vous regardez vous pouvez me voir faire chauffer ma voix comme jamais ! On doit vraiment utiliser notre imagination mais c’est vraiment cool après de voir les effets sur les créatures. Pour nous, c’est très amusant de voir tout ça après. Mais au Canada un petit garçon a pleuré en voyant les mangemorts à l’exposition, ça nous a fait rire. »

Quelles ont été vos sources d’inspiration, outre les livres et votre imagination, pour créer les décors ? La culture britannique ? Une tradition picturale ?

Eduardo Lima : « En tant que designers on regarde autour de nous constamment. On peut s’arrêter en plein milieu de la rue parce qu’on a vu une petite chose sur le sol, qu’on prend en photo. Les vieux livres nous inspirent aussi beaucoup, on a une collection très massive de vieux livres. Trop de gens ne pensent qu’au numérique mais je suis sûr qu’il reste des tas de manuscrits qui n’ont pas encore été scannés dans les bibliothèques. »

Miraphora Mina : « Les livres nous ont évidemment donné des informations mais tous les détails n’y étaient pas. Il y avait beaucoup d’espace pour nous, afin de laisser la liberté à nos idées. Essayer de comprendre les personnages peut vraiment aider. Par exemple pour les jumeaux et leur magasin, nous avons été obligé d’oublier que nous étions des concepteurs et que nous avons l’habitude de créer des décors car les emballages ne pouvaient pas être parfaits, ça devait être des créations d’adolescents qui veulent juste vendre le plus de bonbons possible. Pour eux ça n’a pas d’importance à quoi les paquets ressemblaient. Nous avons regardé de vieux emballages de feux d’artifices, des mauvais designs et graphiques, etc. Pour rater les techniques d’impressions, mélanger des couleurs qui ne vont pas ensemble. Les spectateurs doivent penser que ce sont eux qui les ont créés et pas nous. »

Est-ce que monter cette exposition ce n’est pas aussi admettre qu’Harry Potter n’est désormais plus qu’une pièce de musée qu’on va voir comme un souvenir d’adolescent ?

Robin Stapley : « Vraiment ? La saga continue de vivre, l’expérience n’est pas finie. Avec l’exposition c’est incroyable de voir tout l’univers des films, ce qui se passait sur le tournage. Je pense que ce n’est pas la fin. »

Jesse Phillips : « C’est vraiment incroyable pour nous de voir à quel point c’est devenu intergénérationnel. Moi-même, j’ai grandi avec les films, les fans aussi. C’est terminé depuis des années et pourtant on voit beaucoup de couple, mère et père, qui viennent avec leurs enfants. Ils présentent la saga à une toute nouvelle génération donc pour moi c’est fabuleux de voir que ce n’est pas un film, ou juste un livre. C’est toute une histoire qui connecte les gens, les inspire à lire à nouveau. C’est même une super occasion pour les parents et les enfants de lire ensemble. C’est une belle expérience pour toute la famille et même les générations à venir. Ça va perdurer pendant un moment encore. »

Et une petite vidéo du début (malheureusement il faisait fort noir et comme mon appareil est un champion à la retraite … De plus filmer, prendre des photos et enregistrer du son, avec deux mains c’était un peu compliqué donc essayer de faire mieux était impossible) :

Si vous utilisez des informations de cet article, merci de bien vouloir créditer mon blog, merci 🙂

2 Commentaires

  • […] Heureusement, on nous appelle pour la conférence de presse. Je m’empresse donc de rebrousser chemin pour aller rencontrer James et Oliver Phelps qui incarnent Fred et Georges Weasley. Mais aussi Miraphora Mina et Eduardo Lima (connus sous le nom de MinaLima), qui ont créé l’identité visuelle et graphique des films. A leurs côtés, Robin Stapley (président adjoint design et création, GES) ainsi que Jesse Phillips, directeur marketing de l’exposition. Une rencontre très intéressante qui a duré une demie heure, dont je vous révélerais tous les secrets (avec photos et vidéos) dans le prochain article 🙂 [MAJ : Retrouvez l’article ici] […]

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  • Ysat
    14 avril 2015 à 20 h 00 min

    vous avez vraiment de la chance d’avoir vécu tout ça ! merci de nous le faire partager 🙂

    Réponse

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